Etude de cas 1 : L’enseignement de Mr Koffi

Mr Koffi enseigne depuis 16 ans dans la même école primaire. Il est très fier de ses affichages ; il rapporte du papier de chez lui, il dispose d’une boîte spéciale avec des ciseaux, de la colle, des stylos et des punaises. Il affiche les meilleurs travaux de sa classe, avec l’aide de deux élèves « capables ». Les parents et autres visiteurs commentent les affiches à l’occasion de leurs passages dans la classe. Il est très fier de telles manifestions d’appréciation.

En général, Mr Koffi aime son travail, mais il y a quelques chapitres du manuel de sciences qu’il n’aime pas enseigner, car il ne se sent pas à l’aise avec la théorie et le contenu. Il lui arrive de se sentir un peu las d’enseigner mais en général il aime le contact avec les élèves, et tout spécialement les élèves « brillants », à qui il demande de s’asseoir au 1^er rang : il n’a pas honte d’avoir ses « chouchous », comme il les appelle. Il ne s’intéresse pas trop aux élèves en difficulté, au fond de la classe. Il se sent aussi soulagé lorsque beaucoup d’élèves manquent, en raison de leur participation aux travaux des champs.

Mr Koffi a participé de façon occasionnelle à des ateliers de formation organisés par l’APFC (Antenne de la Pédagogie et de la Formation Continue), mais il préfère s’en dispenser autant que possible. Il n’aime pas se déplacer ou se rendre à des endroits où il se retrouve avec des inconnus.

Sur un plan personnel, il est enclin à soutenir ses collègues, mais il ne s’engage pas dans des discussions portant sur les pratiques pédagogiques, non plus que dans des discussions plus larges sur des améliorations à apporter à l’établissement. Il ne se rend à l’établissement que pour délivrer son enseignement, puis rentre chez lui retrouver sa famille et ses amis. Plus jeune, il se débrouillait très bien en balafon, et maintenant il est payé pour donner un cours de balafon un soir par semaine dans une autre école. Une fois, il avait organisé un concert de balafon à la fête de fin d’année, mais il a estimé que c’était vraiment trop de travail.