Je suis Mme Absa Dembelé. J'ai 37 ans et j’enseigne dans le primaire depuis une dizaine d’années. Quand nous avons des stagiaires dans notre école, j’en reçois souvent dans ma classe et, comme je n’ai reçu aucune formation pour m’occuper d’elles/eux, au début, j’ai trouvé le travail de supervision assez ardu, jusqu’à ce que je découvre les ressources de PartaTESSA-Apréli@ sur le mentorat et le coaching[1]. Une chose est certaine, j’adore enseigner, et ce qui me tient particulièrement à cœur dans mon métier est la préparation de leçons. Je déconseille très vivement l’improvisation à mes collègues et à mes stagiaires.

Comme notre école est toute petite, nous ne sommes que deux PRI-ADPC. Nous avons été choisies parce que nous sommes créatives dans notre approche pour motiver les élèves. Nous savons tous que ce n’est pas parce que l’enseignant.e parle que les enfants apprennent – beaucoup font l’école buissonnière dans leur tête pendant que l’enseignant.e palabre.

À mon avis, le rôle de PRI-ADPC est un rôle privilégié. Il implique d’être soi-même bon.ne praticien.ne, mais il est aussi important de connaître et reconnaître ses limites et de savoir apprendre de ses collègues et avec ses collègues. Cela permet de maintenir de bonnes relations avec elles/eux et de travailler en confiance avec tout le monde. De fait, j’adore observer les leçons de mes collègues – cela me donne plein d’idées que j’emprunte, adapte, adopte et repartage avec tout le monde. Je crois que les PRI-ADPC sont un peu des chapardeuses mais des chapardeuses généreuses, bien sûr ! On ne peut pas tout inventer ! Il faut beaucoup emprunter pour avoir une belle collection d’idées et d’activités à partager ! Et quand nous avons vraiment le temps de discuter après une observation de leçon, la séance de rétroaction peut être immensément riche – nous apprenons ensemble, c’est merveilleux.

J’ai parlé de confiance, et ceci, ainsi que la délicatesse, sont des dimensions importantes de notre travail de PRI-ADPC. En tant que PRI-ADPC, je ne suis pas juge mais j’ai un devoir de vérité. Si au cours de notre travail de réflexion, mes collègues ne découvrent pas la cause des difficultés qu’elles/ils rencontrent, je dois pouvoir leur en parler directement, mais avec doigté et professionnalisme pour ne pas les froisser, voire les braquer. Ce que j’observe dans la classe de mes collègues ainsi que les objets de nos discussions restent entre nous et je ne peux le divulguer à d ‘autres collègues. J’ai donc un devoir de discrétion et de réserve.

Je me suis familiarisée aux nouvelles méthodologies d’enseignement/apprentissage à travers les ressources éducatives libres, dont TESSA, avec mes collègues, au cours de séances de formation organisées par une école voisine. Je ne sais pas encore bien me servir d’un ordinateur, mais j’ai une amie qui fait des recherches pour moi.

Je me sens valorisée en tant que PRI par mes collègues et par notre directrice. Ce rôle de PRI m’apporte beaucoup de satisfactions ; en plus des prises de conscience et des belles découvertes qu’il me permet de faire, les retours positifs de mes collègues et de la direction me stimulent et m’aident à aller de l’avant. Pour être plus efficace, je voudrais avoir plus de moyens, particulièrement plus de temps pour travailler avec les collègues dans leurs classes et pour échanger nos expériences pédagogiques.

Modifié le: mardi 27 décembre 2022, 18:54